Le parcours d'un sprint
Préambule
Le sprint est une période de temps définie, généralement de deux à quatre semaines, pendant laquelle une équipe Scrum s’efforce d’accomplir un ensemble spécifique de tâches, généralement sous la forme de user stories. Le but de chaque sprint est de produire une version potentiellement livrable du produit, qui pourrait être mise à disposition des utilisateurs si les parties prenantes le décident.
Un sprint n’est pas simplement une période de travail intensif. C’est un processus structuré qui comprend plusieurs étapes clés, chacune ayant son propre but et sa propre valeur. Ces étapes incluent la planification du sprint, le travail quotidien sur les tâches, la revue du sprint et la rétrospective du sprint.
Au début du sprint, l’équipe Scrum se réunit pour une réunion de planification du sprint. Pendant cette réunion, le Product Owner présente les éléments du backlog qu’il souhaite voir accomplis pendant le sprint et l’équipe s’engage sur le travail qu’elle pense pouvoir accomplir.
Ensuite, pendant le sprint, l’équipe travaille sur les user stories et tâches associées, tout en se rencontrant quotidiennement lors des Daily Scrum (ou mêlées quotidiennes) pour partager...
Quelle est la durée idéale pour les sprints ?
La durée d’un sprint est généralement fixée entre une semaine et un mois, mais la durée "idéale" d’un sprint peut varier d’une équipe à l’autre et dépend de plusieurs facteurs.
L’important est de trouver un équilibre qui permette à l’équipe de produire un incrément potentiellement livrable à la fin de chaque sprint, tout en ayant suffisamment de temps pour travailler de manière significative sur les items de backlog. En même temps, les sprints ne devraient pas être trop longs afin que l’équipe ne perde pas de vue ses objectifs ou que les priorités ne puissent pas changer de manière significative.
En pratique, beaucoup d’équipes Scrum choisissent une durée de deux semaines pour leurs sprints. Cela offre un bon équilibre entre la possibilité de réaliser un travail significatif et la capacité à s’adapter rapidement aux changements de priorités.
Cependant, certaines équipes peuvent préférer des sprints plus courts, d’une semaine, si elles travaillent dans un environnement très volatil ou si elles ont besoin de feedback rapide. D’autres équipes peuvent opter pour des sprints de trois à quatre semaines si leur travail...
Est-il nécessaire d’avoir un sprint 0 ?
Le terme "sprint 0" est utilisé dans certaines méthodes agiles pour désigner une phase préliminaire de préparation avant le début du premier sprint de développement. Durant cette phase, l’équipe peut établir son environnement de développement, préparer le product backlog, définir l’architecture de base du système, ou accomplir d’autres tâches de mise en place qui facilitent les sprints de développement ultérieurs.
Cependant, l’idée d’un "sprint 0" n’est pas incluse dans le cadre Scrum tel qu’il est officiellement défini. Selon les principes de Scrum, chaque sprint devrait produire un incrément de produit potentiellement livrable. Un "sprint 0" qui se concentre uniquement sur la préparation et la planification, sans livrer de valeur client tangible, pourrait donc être vu comme contraire à l’esprit de Scrum.
En outre, certaines personnes critiquent l’idée du "sprint 0" car elles estiment qu’il favorise une approche en "cascade" (ou "waterfall") du développement, où une phase de planification et de conception détaillée précède la phase de mise en œuvre. Cela pourrait être en contradiction avec...
Cadence du sprint : un aperçu global
Le sprint est un concept clé dans la méthode Scrum qui représente un cycle de travail délimité dans le temps, à la fin duquel une équipe doit livrer une partie de valeur du produit. La cadence du sprint fait référence à la durée fixe de chaque sprint, et c’est cette durée régulière qui donne un rythme stable et prévisible à l’équipe Scrum.
Dans un sprint, plusieurs activités ont lieu, chacune jouant un rôle spécifique pour aider l’équipe à atteindre son objectif. La cadence typique d’un sprint pourrait être définie de la manière suivante :
Planification du sprint (sprint planning) : l’équipe se réunit pour déterminer ce qu’elle peut accomplir pendant le sprint à venir. Le Product Owner présente les éléments prioritaires du product backlog et l’équipe sélectionne le travail qu’elle pense pouvoir terminer dans le sprint.
Développement : l’équipe travaille sur les éléments du backlog sélectionnés, en veillant à rester concentrée et en synchronisation grâce à des réunions quotidiennes appelées Daily Scrum.
Revue de sprint (sprint review) : à...
Préparatifs du sprint
1. Organisation de l’espace de travail
Un espace de travail bien organisé peut grandement contribuer à l’efficacité et à la productivité d’une équipe Scrum. Pour préparer un sprint, l’équipe doit s’assurer que son espace de travail est optimisé pour la collaboration, la communication et la concentration.
Disposition physique : un espace de travail idéal pour une équipe Scrum est souvent un espace ouvert qui favorise la collaboration et la communication spontanée. Les membres de l’équipe devraient être capables de se voir et de se parler facilement. Si l’équipe travaille à distance, il est essentiel d’avoir une plateforme de communication efficace qui permette les discussions en temps réel, le partage d’écran et les appels vidéo.
Tableau Scrum : il s’agit d’un outil visuel qui permet à l’équipe de suivre la progression du travail pendant le sprint. Le tableau est généralement divisé en colonnes représentant les différents états des éléments du backlog (par exemple, "À faire", "En cours", "Terminé"). Les éléments de travail sont représentés par des cartes qui sont déplacées d’une colonne à l’autre au fur et à mesure de leur progression. Le tableau Scrum peut être physique (par exemple, un tableau blanc avec des post-its) ou numérique (par exemple, des outils comme Jira, Trello).
Matériel de travail : assurez-vous que l’équipe a tout le matériel nécessaire pour effectuer son travail. Cela peut inclure des ordinateurs, des logiciels, des accessoires de bureau, etc. Si l’équipe travaille à distance, chaque membre de l’équipe doit avoir un accès fiable à Internet et à une configuration de travail à domicile qui favorise la productivité....
Réunion de planification du sprint
1. Pourquoi la présence du Product Owner est-elle essentielle ?
La réunion de planification du sprint est une étape cruciale pour la réussite de tout sprint. C’est à ce moment que l’équipe Scrum, y compris le Product Owner, se réunit pour discuter et décider des tâches à réaliser lors du sprint à venir. Le rôle du Product Owner est essentiel dans cette réunion pour plusieurs raisons :
Compréhension du produit : le Product Owner a une compréhension approfondie de la vision du produit et des objectifs commerciaux. Il est donc le mieux placé pour guider l’équipe sur les fonctionnalités à développer et leur ordre de priorité.
Clarification des exigences : lors de la planification du sprint, l’équipe Scrum peut avoir des questions ou des doutes sur certaines user stories ou tâches. Le Product Owner est là pour fournir des clarifications et des détails supplémentaires pour garantir que l’équipe comprend bien ce qu’elle doit faire.
Priorisation des tâches : le Product Owner joue un rôle central dans la priorisation des tâches du backlog du produit en fonction de leur valeur commerciale, de leur urgence, de leur complexité, etc. Il s’assure que l’équipe se concentre sur les tâches les plus importantes et les plus précieuses lors du sprint à venir.
Prise de décision : en tant que représentant des parties prenantes et des utilisateurs, le Product Owner a la responsabilité de prendre des décisions importantes lors de la réunion de planification du sprint. Par exemple, si l’équipe n’est pas en mesure de réaliser toutes les tâches prévues pour le sprint, c’est le Product Owner qui décide quelles tâches doivent être reportées.
En résumé, le Product Owner joue un rôle crucial dans la planification du sprint pour assurer l’alignement entre les travaux à réaliser et les objectifs du produit. Sa présence est donc essentielle pour une planification efficace et une mise en œuvre réussie du sprint.
Prenons l’exemple de la user story suivante...
Mêlée quotidienne (Scrum meeting/daily Scrum)
1. Respect du protocole
La mêlée quotidienne, également appelée "daily Scrum", est une réunion essentielle du cadre Scrum. Elle est conçue pour être rapide, informative et efficace, d’où l’importance de respecter certaines règles pour assurer son bon déroulement. Les éléments clés du protocole de la mêlée quotidienne comprennent :
Durée : la mêlée quotidienne devrait être limitée à 15 minutes, quel que soit le nombre de participants. Cela encourage l’efficacité et la concision, et garantit que la réunion reste centrée sur son objectif principal.
Fréquence : comme son nom l’indique, la mêlée quotidienne doit se tenir chaque jour de travail, généralement à la même heure et au même endroit pour instaurer une routine.
Participation : seuls les membres de l’équipe de développement sont nécessaires lors de la mêlée quotidienne. Le Product Owner et le Scrum Master peuvent y assister, mais leur présence n’est pas obligatoire. Les autres parties prenantes peuvent assister en tant qu’observateurs, mais ne doivent pas interrompre la réunion.
Ordre du jour : chaque membre de l’équipe doit répondre à trois questions lors de la mêlée quotidienne :
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Qu’est-ce que j’ai accompli depuis la dernière mêlée quotidienne ?
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Qu’est-ce que je prévois de faire d’ici la prochaine mêlée quotidienne ?
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Quels obstacles se dressent sur mon chemin ?
Rôle du Scrum Master : le Scrum Master facilite la mêlée quotidienne, veillant à ce que chaque membre de l’équipe ait la possibilité de répondre aux trois questions et à ce que la réunion reste dans les limites de temps. Le Scrum Master est également responsable de la résolution de tout obstacle signalé pendant la mêlée quotidienne.
En respectant ces principes de base, la mêlée quotidienne peut être un outil extrêmement efficace pour assurer la transparence, la collaboration et le progrès régulier...
La revue du sprint (sprint review)
1. Qui, quoi et combien de temps ?
La revue du sprint, aussi appelée sprint review, est une réunion qui se tient à la fin de chaque sprint.
Qui ? Elle implique toute l’équipe Scrum, y compris le Product Owner, le Scrum Master et l’équipe de développement. Les parties prenantes ou les clients peuvent également être invités à y assister.
Quoi ? L’objectif de la revue du sprint est d’inspecter le travail réalisé lors du sprint qui vient de s’achever et d’ajuster le backlog du produit si nécessaire. C’est l’occasion de présenter le travail effectué, d’obtenir des commentaires et d’adapter les plans pour le prochain sprint. Les éléments du backlog du produit qui ont été "terminés" sont démontrés et discutés.
Combien de temps ? La durée de la revue du sprint est généralement proportionnelle à la durée du sprint. Pour un sprint de deux semaines, par exemple, la revue du sprint pourrait durer deux heures. C’est un événement à durée fixe, ce qui signifie qu’il ne doit pas être prolongé même si tout le travail prévu n’a pas été réalisé.
Lors de la revue du sprint, il est essentiel d’avoir une discussion ouverte et honnête sur le travail accompli. Si certains éléments n’ont pas été terminés comme prévu, ils doivent être identifiés et discutés afin que des plans puissent être mis en place pour les aborder dans le prochain sprint.
La revue de sprint se déroule généralement en plusieurs étapes, bien que le format puisse varier selon les besoins de l’équipe. Voici un exemple de processus typique :
Introduction : le Scrum Master ou le Product Owner ouvre la réunion avec une introduction rapide, en rappelant l’objectif du sprint et en donnant un aperçu de ce qui a été accompli.
Présentation du travail accompli : ensuite, l’équipe de développement présente le travail qu’elle a terminé pendant le sprint. Cela comprend généralement...
La rétrospective du sprint
1. Une méthode pour vous guider
La rétrospective du sprint est une réunion clé du cadre Scrum, qui a pour objectif de permettre à l’équipe de réfléchir à sa manière de travailler et de trouver des façons de s’améliorer. C’est l’occasion de discuter de ce qui a bien fonctionné de ce qui n’a pas bien fonctionné et de ce qui pourrait être amélioré pour le prochain sprint.
Pour guider une rétrospective de sprint efficace, vous pouvez suivre une méthode structurée, comme celle proposée par Esther Derby et Diana Larsen dans leur livre Agile Retrospectives : Making Good Teams Great. Cette méthode est connue sous le nom de "starfish" ou étoile de mer, en raison de sa forme en cinq points.
Commencer : tout d’abord, mettez l’équipe à l’aise et expliquez l’objectif de la rétrospective. Vous pouvez utiliser des activités d’échauffement pour encourager la participation et l’ouverture d’esprit.
Recueillir des données : ensuite, rassemblez des informations sur ce qui s’est passé pendant le sprint. Cela peut inclure des événements, des statistiques, des sentiments... Le but est de partager une compréhension commune des événements du sprint.
Générer des insights : une fois que vous avez collecté les données, il est temps de réfléchir et de tirer des conclusions. Cela peut inclure l’identification de modèles, la recherche de causes profondes et la discussion sur ce qui a bien ou mal fonctionné.
Décider quoi faire : ensuite, l’équipe doit choisir un ou plusieurs domaines à améliorer pour le prochain sprint. Il est important d’être précis et de choisir des actions réalisables.
Clôturer : enfin, terminez la rétrospective en récapitulant ce qui a été discuté et les actions convenues. C’est aussi un bon moment pour recueillir des commentaires sur la réunion elle-même et voir comment elle peut être améliorée.
Une rétrospective de sprint bien conduite peut aider à renforcer l’esprit d’équipe...