Blog ENI : Toute la veille numérique !
Accès illimité 24h/24 à tous nos livres & vidéos ! 
Découvrez la Bibliothèque Numérique ENI. Cliquez ici
Accès illimité 24h/24 à tous nos livres & vidéos ! 
Découvrez la Bibliothèque Numérique ENI. Cliquez ici
  1. Livres et vidéos
  2. Green IT
  3. Créer des services responsables
Extrait - Green IT Les clés pour des projets informatiques plus responsables (2e édition)
Extraits du livre
Green IT Les clés pour des projets informatiques plus responsables (2e édition) Revenir à la page d'achat du livre

Créer des services responsables

Introduction

Maintenant que les grands enjeux de l’impact du numérique ont été listés se pose la question de la construction de services numériques responsables dont l’impact environnemental n’est pas excessif par rapport au service rendu.

Le terme « écoconception » est de plus en plus souvent cité dans le cadre du développement d’applications. Le chapitre qui vient traite de ce sujet. Y seront détaillées les actions clés pour limiter les impacts négatifs des solutions logicielles sur l’environnement et les personnes, avec des exemples issus de projets réels, ainsi que des métriques utilisables. Puis les synergies avec les cadres de travail méthodologiques actuels seront évoquées, ainsi que les outils utiles dans cette démarche.

L’écoconception a de plus de nombreux effets directs positifs non écologiques ou des convergences avec d’autres questionnements importants des projets informatiques, qui seront abordés en fin de chapitre.

Qu’est-ce que l’écoconception de services numériques ?

1. Définition

L’écoconception n’est pas propre aux services numériques, ni même à l’informatique. Il s’agit simplement de concevoir des produits avec pour objectif de réduire leur impact environnemental. En effet, tout produit ou service a un impact : il faut forcément des matières premières pour fabriquer un objet et de l’énergie pour le transport des biens et des personnes. Même pour les activités de services, il faut communiquer, donc utiliser des appareils et de l’énergie.

Plus formellement, la définition donnée par l’ADEME est la suivante [Lien 1] :

« Source d’innovation et génératrice de valeur, l’écoconception est une démarche multicritère qui permet de réduire les impacts négatifs sur l’environnement des produits, procédés ou services sur l’ensemble de leur cycle de vie, tout en conservant leurs qualités d’usage. »

L’écoconception est donc étroitement liée à l’analyse de cycle de vie. Comme nous l’avons vu, l’ACV est actuellement la meilleure méthode pour mesurer l’impact d’un produit ou système, et permet d’éviter les transferts de pollutions. On peut noter aussi que cette définition pose pour contrainte de ne pas dégrader les qualités d’usage du produit. Il s’agit donc de continuer à répondre au besoin de l’utilisateur, avec moins de conséquences négatives. C’est pourquoi en écoconception, comme en analyse de cycle de vie, on utilise une unité fonctionnelle correspondant au cas d’usage auquel le produit répond, afin d’optimiser la réponse à ce besoin.

L’écoconception est une démarche d’amélioration continue, d’optimisation à la baisse de l’impact environnemental : les concepteurs s’attaquent d’abord aux plus gros leviers d’impacts, avant d’optimiser les suivants. Très grossièrement, on fait une ACV du produit, on optimise ce qui pose le plus de problèmes, puis...

Les grands axes de la mise en place

Concevoir un produit, un service numérique ou une démarche Green IT au sein d’une entreprise passe par un ensemble d’étapes, standards à une transformation d’entreprise :

  • la formation et la sensibilisation des équipes (voir chapitre Accompagnement du changement) ;

  • l’identification des convergences internes et la création de référentiels communs ;

  • l’application des pratiques aux différentes étapes du projet ou de la transformation ;

  • la mise en place de KPI, soit en réalisant une ACV, soit en définissant des indicateurs indirects.

Pour certaines de ces étapes, il s’agit de convergence de pratiques avec des sujets souvent déjà suivis par la DSI ou l’équipe dirigeante, du fait de la réglementation ou simplement du coût porté par les solutions informatiques.

1. De la stratégie RSE à la stratégie produit

Avec le renforcement de la réglementation européenne (cf. chapitre Vocabulaire, normes et acteurs), les sujets de développement durable portés notamment par la RSE couvrent des sujets convergents avec le numérique responsable tels que : 

  • l’obsolescence et durée de vie des terminaux ;

  • le respect du devoir de vigilance, du RGPD et de l’accessibilité ;

  • la sélection de fournisseurs locaux selon des critères d’impacts environnementaux et sociaux.

Ainsi, s’appuyer sur les objectifs de la stratégie RSE permet de conserver un cap cohérent entre une vision à long terme pour rendre l’entreprise résiliente et la production de valeur (qu’elle soit économique, environnementale ou sociétale) à court et moyen terme. De plus, il est intéressant de traduire les indicateurs RSE au sein d’un projet ou service numérique pour faciliter la remontée des impacts...

Quels leviers pour écoconcevoir les services numériques ?

Une fois ces grands principes actés, les stratégies de conception et les pratiques qui permettent de réduire l’impact d’un service numérique se déduisent simplement et sont déjà largement à la portée des professionnels concernés. Elles sont, de plus, quasiment toujours souhaitables et largement bénéfiques pour d’autres raisons.

1. Réduire le nombre d’appareils nécessaires au service

Le numérique a un impact au travers des appareils dont il est constitué. Si c’est possible, utiliser moins d’équipements pour répondre au besoin permet de minimiser ces impacts. Si le service numérique n’est pas grand public et implique le déploiement d’appareils contrôlés par l’entreprise pour permettre de répondre au besoin (par exemple en fournissant des ordinateurs, tablettes ou téléphones à des agents sur le terrain), il existe des stratégies de mutualisation permettant de réduire les besoins en matériel.

La pratique économique BYOD (évoquée dans le chapitre Optimiser le matériel et ses usages) est l’approche la plus radicale. Il est également possible, dans une moindre mesure, de mutualiser les équipements entre les agents, surtout si leurs horaires sont complémentaires. Dans certains cas, il peut être possible de partager les appareils entre les clients du service, par exemple en leur distribuant le matériel à tour de rôle, comme dans l’exemple de Vintel, cité dans le livre blanc de GreenConcept et détaillé plus haut.

Côté serveurs, la mutualisation est déjà extrêmement répandue et l’est de plus en plus : c’est ce que font les hébergeurs, en faisant cohabiter les services de plusieurs de leurs clients sur les mêmes machines, avec de la virtualisation et de la conteneurisation. Comme évoqué au chapitre Impact et optimisation de l’hébergement, les fournisseurs de cloud public, qui permettent grâce à leurs produits des déploiements très automatisés et élastiques et fournissent des services managés...

Le low tech numérique

Le terme « low-tech » a été construit par opposition à « high-tech » (et donc au numérique entre autres). Il désigne des technologies simples, de fabrication locale et artisanale, utilisant des matériaux souvent récupérés ou recyclés. Les objets et installations low-tech sont économiques et écologiques. Par exemple, les paniers en osier, qui peuvent remplacer les sacs plastiques (faits avec du pétrole) et en coton (qui réclame beaucoup d’eau et vient de loin), peuvent être tressés partout dans le monde et avec peu d’outils et de connaissances. On peut aussi citer les exemples des fours solaires, des composteurs ou des murs à fruits (où la chaleur emmagasinée par les pierres permet de préserver les récoltes du froid).

Le terme de low-tech numérique se rencontre régulièrement dans les contenus que l’on peut trouver autour du Green IT et de l’écoconception de services numériques. Bien sûr, pour produire n’importe quel équipement informatique, il faut des métaux très purs, des machines de précision et des salles blanches. Le numérique ne peut pas être low-tech et ce terme est un oxymore. Mais en s’inspirant de la démarche...

Références pour ce chapitre

1. ADEME, « Gagnez en performance avec l’écoconception », https://agirpourlatransition.ademe.fr/entreprises/ecoconception

2. Pôle écoconception, « Fiches éco-initiatives », https://www.eco-conception.fr/library/1-les-productions-du-pole-eco-conception/c-fiches-eco-initiative/?page=1

3. Kairos Jourdain, page d’accueil, https://www.kairos-jourdain.com/fr/sailing 

4. Commown, page d’accueil, https://commown.coop/

5. TeleCoop, « Écoconception de notre site web », novembre 2023, https://telecoop.fr/blog/ecoconception-de-notre-site-web

6. Dalkia, page d’accueil, https://www.dalkia.fr/

7. L’Exposition Celtique, page d’accueil, https://www.exposition-celtique.bzh/

8. Designers éthiques, page d’accueil, https://designersethiques.org

9. gov.uk, page d’accueil, https://www.gov.uk/

10. Fabrice des Mazery, « Responsables », https://www.thiga.co/fr/livre-responsables 

11. Facebook, version basique et légère du site, https://mbasic.facebook.com/

12. CNN, version basique et légère du site, http://lite.cnn.com/en

13. Hacker News, page d’accueil, https://news.ycombinator.com/

14. Craigslist, page d’accueil Paris, https://paris.craigslist.org/

15. Wikipédia, page d’accueil, https://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Accueil_principal...