De Qt à PyQt

1. Contexte historique

Dans les années 1990, Haavard Nord et Eirik Chambe-Eng, deux ingénieurs norvégiens, fondent l’entreprise Trolltech, à l’origine du framework Qt. À cette époque, le développement de logiciels multiplateformes était un défi majeur pour les développeurs. Les applications devaient souvent être réécrites pour chaque système d’exploitation cible, ce qui augmentait considérablement les coûts et les délais de développement. Qt est donc né de la volonté de répondre à ce besoin en fournissant une solution efficace et élégante pour le développement d’interfaces graphiques et d’applications multiplateformes.

2. Qt comme réponse

Qt a été conçu pour offrir une bibliothèque de développement C++ permettant de créer des interfaces graphiques qui fonctionnent sur plusieurs systèmes d’exploitation sans modification du code source. Cela signifiait qu’un développeur pouvait écrire une application une seule fois et la déployer sur différents systèmes comme Windows, macOS et diverses distributions Linux, avec une apparence et un comportement natifs sur chaque plateforme.

3. Philosophie de Qt

Pour expliciter une « philosophie »...

1. Modules principaux

Qt est composé de plusieurs modules, chacun dédié à des fonctionnalités spécifiques :

1. Binding de bibliothèques

PyQt est un exemple de ce que l’on appelle un binding de bibliothèque. Ce type de liaison permet à un langage de programmation de profiter des fonctionnalités d’une bibliothèque native, initialement conçue dans un autre langage. Dans le cas de PyQt, la bibliothèque Qt, largement utilisée pour le développement d’interfaces graphiques, a été écrite en C++. PyQt agit comme un pont entre le langage Python et la bibliothèque Qt, rendant les fonctionnalités de Qt disponibles en Python sans que le développeur n’ait à écrire de code C++.

Ce concept d’interface de liaison est essentiel pour permettre une interopérabilité entre les langages et pour offrir aux développeurs des outils plus polyvalents sans réinventer la roue. Il permet de combiner la robustesse et la performance d’une bibliothèque native avec la facilité de développement et la simplicité syntaxique d’un langage de haut niveau.

2. Le cas de PyQt

Le fonctionnement d’un binding, comme PyQt, repose sur la capacité à exposer les classes, les méthodes et les propriétés de la bibliothèque d’origine dans le langage cible. Ce procédé permet...

1. Le contexte de cet ouvrage PyQt6

Le présent ouvrage à propos de PyQt6 est en quelque sorte la nouvelle édition d’un ouvrage précédemment publié aux Éditions ENI en janvier 2021 : PyQt5 - Développez vos interfaces graphiques en Python, ISBN : 978-2-409-02862-5. Il y a donc un enjeu à détailler les évolutions entre PyQt5 et PyQt6 et donc, comme nous l’avons vu précédemment, cela revient à détailler les évolutions entre Qt5 et Qt6.

2. PyQt6

1. Changements dans les imports

PyQt6 utilise une syntaxe d’importation explicite. Par exemple, les noms de modules doivent inclure explicitement leur chemin complet, en mentionnant explicitement PyQt6.

En PyQt5 :

from PyQt5.QtWidgets import QApplication, QMainWindow 

En PyQt6 :

from PyQt6.QtWidgets import QApplication, QMainWindow 

2. Changements dans les énumérations

Les énumérations (égales aux « Enums ») sont maintenant des membres de classe et non des attributs globaux. Cela signifie que les noms doivent être préfixés par leur classe parente.

En PyQt5 :

from PyQt5.QtCore import Qt   
alignment = Qt.AlignCenter 

En PyQt6 :

from PyQt6.QtCore import Qt  ...