Facteurs de succès
Tester c’est apprendre
Nous avons déjà pu voir que le test, c’est bien plus qu’une suite de scénarios de tests. C’est un challenge intellectuel pour découvrir quelque chose de nouveau sur le produit qui viendrait potentiellement être considéré comme un bug.
Pour ce qui tient de l’apport des tests classiques, à bien y regarder, l’exécution de tous ces scénarios de tests n’a pas pour objectif quelque chose de sacré qu’il faut perpétuer, mais plutôt un scan du produit pour apprendre si quelque chose de négatif est présent dans l’application.
Ainsi, vous pouvez commencer à intuiter que le rapport à la connaissance dans le test est une chose primordiale. Du coup, tout bon testeur :
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devrait en savoir suffisamment sur le métier pour comprendre les enjeux fonctionnels, afin de savoir où et quoi tester - cela lui permettra d’être le regard et la voix du client dans l’équipe ;
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devrait en avoir appris suffisamment sur les fonctionnalités pour imaginer comment il pourra trouver une anomalie ;
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devrait connaître un maximum de choses sur le développement de sorte à pouvoir identifier les failles possibles de l’équipe de développement et consolider le travail des développeurs dès que possible ;
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devrait constamment essayer de nouveaux outils qui pourraient l’aider dans l’automatisation de ses tests.
Apprendre c’est découvrir, mais aussi comprendre et mémoriser.
Lorsqu’il s’agit de découvertes, nous avons plusieurs points de vue :
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pour l’ISTQB, il s’agit, par principe, de découvrir des bugs au plus tôt ;
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pour l’agile et le lean management, il s’agit d’en découvrir le plus souvent ;
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pour DevOps, les découvertes de bugs doivent être faites rapidement ;
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pour le management, il faut en découvrir le plus possible.
Lorsqu’il s’agit de comprendre, l’importance est telle, que nous retrouvons ce besoin, dans le manifeste du test agile de Laing & Greaves [Laing 2016].
Finalement, la mémoire est tout aussi importante car se rappeler de l’historique et des événements aide à faire la connexion entre...
Le contexte organisationnel dans l’apprentissage
La connaissance dans une organisation revêt un enjeu majeur. Sans préservation ni partage, il ne peut y avoir d’entreprise pérenne, car elle risque de perdre son savoir-faire, sa culture, et sa capacité à fonctionner efficacement, c’est-à-dire sa compétitivité.
Dans une organisation pyramidale « à-la-Papa » ou agile, nous pouvons trouver une institutionnalisation de la connaissance, ou un savoir laissé en pleine autonomie, mais incohérent. La connaissance dans l’entreprise est celle détenue par chaque individu et par l’ensemble de ses salariés. Le socio-constructivisme et le connectivisme, vus plus haut, nous enseignent que la capacité à produire de chacun à être en relation avec d’autres personnes dans l’entreprise. Malheureusement, cette capacité est assujettie à « l’effet Ringelmann » et le nombre de Dunbar déjà évoqué au chapitre Quelques rappels.
Effet Ringelmann C’est une tendance notée dès 1913 par Max Ringelmann : les individus d’un groupe peuvent avoir une productivité réduite lorsque la quantité de personnes impliquée augmente ; ce phénomène s’explique par une perte d’implication et de coordination [Ringelmann 1913]. |
Les grandes équipes limitant le partage, les organisations découpent naturellement les équipes, mais il y a un facteur favorable à l’apprentissage : l’autonomie.
L’autonomie est favorable à l’apprentissage dans les équipes pour plusieurs raisons :
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l’autonomie organisationnelle nécessite une autonomie sur les compétences ;
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l’autonomie nécessite d’apprendre à construire en équipe, nous sommes de plain-pied dans le socio-constructivisme, ce qui permet la création d’idées propres à l’équipe, qui en retour apprend par l’expérience ;
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les équipes autonomes connaissent leurs besoins en formation mieux que quiconque, et la prise de décision sur la mise en place d’une telle formation sera plus rapide, grâce à cette autonomie.
Avec le succès...
Ce qui fait l’âme du testeur
1. Ceux qui testent
Parler de test sans en percevoir le versant humain c’est croire qu’un testeur est un robot et qu’un robot peut trouver des bugs…
La remarque est identique si on considère les relations interpersonnelles et entre les groupes et leurs rôles dans le projet, notamment lors de la mise en place d’une pratique : le succès de cette action dépendra d’une grande quantité de facteurs humains. Cette section traite des atouts et failles des personnes impliquées dans les activités de test pour que nous puissions en tirer le meilleur parti, au gré des versions, ou des humeurs…
Pour commencer, voici quatre stéréotypes de testeurs [Behr 2009] :
Figure VII-18 : Stéréotypes de testeurs [Behr 2009]
Multiplier les angles de vues
En tant que lecteur avisé, vous aurez remarqué que les différentes approches présentées ici sont couramment combinées. L’apport de ce découpage permet d’améliorer la prise de décision et l’efficacité des tests qui en découlent. Ainsi, n’hésitez pas à ajouter des traits adaptés à votre projet, afin d’adapter et combiner les stéréotypes nécessaires à votre contexte du test.
« Faire de son mieux ne suffit pas ; vous devez savoir ce qu’il faut faire, ensuite vous pouvez faire de votre mieux. » - W. Edwards Deming
a. Le pragmatique
Cette approche est décrite dans [ISTQB 2012] sous le terme d’approche consultative. C’est l’approche la plus évidente, car elle consiste à user de ses bonnes relations pour en savoir plus sur les éléments à tester. Dans ce contexte, le testeur va se renseigner pour savoir où se situent les faiblesses, par exemple :
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