Introduction au Cloud computing
Introduction
Une guerre commerciale et technologique s’opère depuis quelques années dans le milieu feutré de l’IT, elle s’apparente à un match de boxe américain dont le juge n’est pas un état ou un organisme fédéral, mais bien deux entreprises, Amazon et Microsoft.
Face à face, ces deux mastodontes américains proposent à leurs clients des ressources et services hébergés dans leurs infrastructures globales hautement disponibles : à gauche du ring, le Cloud public Microsoft Azure porté par Satya Nadella, et à droite, celui d’Amazon avec AWS défendu par Jeff Bezos.
Le palmarès de ces deux poids lourds est impressionnant, il se chiffre en plusieurs milliards de dollars. Au niveau des défaites attribuées à Microsoft, nous pourrions citer le système d’exploitation Windows Vista, le marché des Smartphones avec Nokia... De l’autre côté, Amazon n’est pas en reste avec l’échec de son smartphone Fire Phone ou ses boutons Dash permettant de commander un produit d’une simple pression, qu’il a d’ailleurs décidé il y a peu de virtualiser !
En revanche, son activité Cloud a dépassé les estimations des analystes. Mais AWS est entré dans le circuit du Cloud plusieurs années avant son concurrent et reste (pour l’instant) le leader du marché.
Au fur et à mesure que le développement logiciel évolue vers une approche Cloud native utilisant des microservices, des conteneurs et une infrastructure définie par logiciel (SDI), le choix d’une bonne plateforme de surveillance est indispensable pour tirer tous les bénéfices d’une plateforme Cloud optimisée.
D’abord, il convient de situer le débat...
Comparatif des grands acteurs du Cloud public
Amazon avec AWS, Google avec GCP (Google Cloud Platform) et Microsoft avec Azure sont trois fournisseurs de Cloud américains qui dominent collectivement ce domaine, mais leur approche du Cloud computing est fortement dictée par leurs antécédents.
Amazon a beaucoup d’expérience dans la collecte et l’agrégation de vastes quantités de données liées au marché de la vente au détail. Les atouts de Google proviennent d’une méthodologie analytique, tandis que l’héritage de Microsoft découle de l’informatique.
Tous se positionnent sur le marché du IaaS, du PaaS, mais aussi du Big Data et du Machine Learning (domaine de l’Intelligence Artificielle). Chacun propose un Cloud hybride, comme GCP avec Anthos, ou Azure Stack HCI de Microsoft.
Amazon est absent du marché SaaS des logiciels bureautiques, au contraire de Microsoft avec sa suite Office 365 et de Google avec sa suite Google Workspace.
Le Google Compute Engine, premier service Cloud de la firme, a été lancé en 2012. En comparaison, Amazon a créé AWS en 2006, et Microsoft a lancé son premier service Cloud Azure en 2010.
Le marché du Cloud ne cesse de croître, avec des dépenses mondiales estimées dans les prochaines années à plusieurs centaines de milliards de dollars, selon le Gartner.
1. Positionnement
Microsoft est malin : plutôt que d’attaquer frontalement AWS, en proposant des services similaires à son principal concurrent, la firme a décidé d’esquiver en s’appuyant sur deux marchés dont il est le leader incontesté : les outils bureautique (Word, Excel, Outlook, etc.) via la suite Office 365, et les services d’infrastructure (Windows Server, SCCM, etc.). Ainsi...
Modèles d’exploitation
1. On-Premise
Dans la terminologie IT, On-Premise signifie que le logiciel, le système d’exploitation ou toute ressource du système d’information sont hébergés et exécutés dans les locaux de l’entreprise, y compris dans un centre de données dédié (infrastructure immobilière hébergeant des serveurs d’une ou de plusieurs sociétés ou organisations).
L’entreprise supporte donc les coûts de maintenance de l’infrastructure matérielle (composants réseau, électriques, serveurs physiques, stockage, climatisation, etc.) et les coûts de licence de l’infrastructure logicielle (système d’exploitation, accès distants, couche de virtualisation...).
Le Cloud offre aux entreprises clientes des services numériques supportant des standards internet ainsi que des technologies de virtualisation, ce que propose au final le datacenter d’une entreprise. Bien souvent, le centre de données d’un fournisseur de Cloud répond à des exigences et normes de sécurité bien plus restrictives comparativement au centre de données de l’entreprise, dont cela n’est pas forcément le métier.
Même les États souverains veulent créer leur Cloud, à l’instar de la Commission européenne, qui a annoncé une série d’initiatives pour accélérer la « numérisation » de l’industrie des pays de l’UE grâce à un investissement de plusieurs dizaines de milliards d’euros publics et privés.
Une fois que le modèle de Cloud est choisi par l’entreprise, il est nécessaire de choisir le bon fournisseur, en fonction du type de Cloud souhaité, parmi les catégories décrites...
Acteurs majeurs
À l’heure de la rédaction de cet ouvrage, deux grandes entreprises sont toujours leaders du marché du Cloud : Amazon AWS et Microsoft Azure. AWS reste le premier, avec une croissance régulière, mais Azure croît bien plus fortement ces dernières années.
Cette guerre de l’innovation et des prix avec Amazon bénéficie au final au client.
La concurrence devient néanmoins de plus en plus intense, avec l’arrivée d’IBM, VMware ou Google, dans les domaines du IaaS et du PaaS. Tous ces fournisseurs de Cloud sont Américains. Leur avance est telle qu’ils contrôlent plus de la moitié du marché.
Points essentiels à retenir
Cloud hybride
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Une partie des services est hébergée chez le fournisseur de Cloud.
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L’autre partie est hébergée en interne.
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Une connexion VPN permanente relie les deux structures.
Cloud public
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Accès à des services partagés depuis un portail en libre-service, via une connexion internet.
Cloud privé
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Services et infrastructures hébergés par l’entreprise et destinés à elle seule.
Infrastructure as a Service
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Représente une machine virtuelle.
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Accès complet au système d’exploitation et aux couches supérieures (logiciels, bases de données, données).
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Pas d’accès aux couches matérielles (stockage, réseau) ni à la couche de virtualisation.
On-Premise
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Infrastructure informatique hébergée dans les locaux de l’entreprise ou dans un centre de données dédié.
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Matériels et logiciels à la charge de l’entreprise.
Platform as a Service
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Permet de garder la maîtrise de son application, du code qui la compose, ainsi que des données.
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Système d’exploitation non administrable.
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Faible coût.
Software as a Service
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Logiciels installés chez le CSP.
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Utilisation en libre-service ou via un abonnement.
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Pas de maintenance.