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Extrait - WordPress, Accessibilité et Green IT Comment créer votre site web en respectant les principes du Numérique Responsable ?
Extraits du livre
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Introduction au numérique responsable

Le développement durable

Le développement durable est « un développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». C’est ainsi qu’a été défini le développement durable dans le rapport Brundtland de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’ONU en 1987. Cette définition, donnée il y a plus de 30 ans, est plus que jamais d’actualité. Il est urgent d’agir, si nous souhaitons continuer à profiter des bienfaits que nous apporte notre planète sans que cela remette en cause notre qualité de vie et celle des générations futures.

Souvent, nous avons l’impression que nous n’avons pas le pouvoir de changer les choses, car nous ne sommes ni dirigeants d’un pays ni P.-D.G. d’une grande entreprise. Néanmoins, ces dernières années ont montré que, lorsque les citoyens du monde changent de regard, changent leurs habitudes, prennent conscience des enjeux, alors c’est toute notre société qui évolue. À nous, donc, de changer nos pratiques dans notre vie de tous les jours, mais également dans notre vie de développeur, de développeuse, designer...

Le Green IT

On pense à tort que le numérique n’a pas de conséquences écologiques, car il semble immatériel. Il nécessite néanmoins des équipements informatiques à la fois chez les utilisateurs (ordinateurs, tablettes, smartphones et box internet), au niveau des réseaux informatiques (switchs, routeurs, antennes…), ainsi que dans les datacenters (serveurs, climatiseurs, onduleurs…). Tous ces équipements ont une empreinte écologique due à leur utilisation, mais également au niveau de leur production (la production représente les trois quarts des impacts environnementaux globaux). Les impacts écologiques sont de plusieurs ordres : la consommation d’électricité, l’utilisation de minerais rares, la pollution de grandes quantités d’eau, mais également du sol et de l’air, la production de nombreux déchets… Cela a entre autres pour conséquence une production de 4,4 % des gaz à effet de serre et cela croît d’environ 6 % à 9 % par an ! Ces chiffres proviennent de l’ADEME (Évaluation de l’impact environnemental du numérique en France - Données 2022) et du Shift Project. N’hésitez pas à consulter leurs rapports pour plus d’informations. Le Green IT est donc un ensemble de techniques et de stratégies ayant pour objectif de réduire l’empreinte environnemental du numérique.

La multiplication des équipements informatiques

Nous sommes de plus en plus nombreux à posséder un ensemble d’équipements informatiques : ordinateurs, smartphones, tablettes, consoles de jeux, téléviseurs, montres ou autres objets connectés, imprimantes… Bien souvent, nous les possédons en double exemplaire : l’un pour un usage professionnel et l’autre pour un usage personnel. Au total, cela représente 34 milliards d’équipements et ce nombre est en progression constante.

Le graphique suivant montre l’évolution du tonnage d’équipements électroniques mis sur le marché français : en 2006, la valeur était de 1 537 milliards de tonnes, il y a eu une relative stagnation jusqu’en 2014, puis une constante progression jusqu’en 2021, avec 2 473 milliards de tonnes (source : ADEME).

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La fabrication des équipements informatiques

La fabrication des équipements informatiques nécessite du plastique, des céramiques, mais également des métaux dont un certain nombre sont rares, comme l’or, le coltan (colombite et tantalite) et le tungstène.

Or, les ressources de certains de ces métaux vont bientôt être épuisées, comme l’antimoine. Par ailleurs, l’extraction et le raffinage de certains métaux sont extrêmement polluants et nécessitent d’extraire 500 fois leur poids en matières premières. Enfin, environ 40 000 enfants travaillent dans des mines illégales en République...

L’accessibilité

L’image qui vient à l’esprit à propos de l’accessibilité est souvent une personne en fauteuil roulant ou une personne aveugle avec sa canne blanche. Néanmoins, l’accessibilité ne se limite pas à ces types de handicaps.

Tout d’abord, la grande majorité des handicaps sont invisibles. Ainsi, le nombre de personnes atteintes est bien plus important que nous le pensons (une personne sur cinq en France d’après l’INSEE). De plus, les handicaps sont très divers (visuel, auditif, intellectuel, moteur…) et affectent les personnes à des degrés variés (le daltonisme est moins handicapant que la cécité).

Notons qu’il est plus juste de parler de déficience ou de trouble que de handicap : une personne souffre d’une déficience, car elle a une partie de son corps qui ne fonctionne pas comme attendu. Le handicap correspond aux actions que la personne ne peut pas réaliser ou réalise très difficilement à cause de sa déficience. Rendre accessible permet justement de gommer ou d’estomper le handicap de la personne.

Pour certaines personnes souffrant d’une déficience, le monde numérique est un moyen de surmonter tout ou partie de ce handicap. L’ordinateur peut même leur être indispensable. Il leur permet de communiquer, de commander sur Internet, de gérer leurs comptes bancaires, de travailler, d’apprendre… de vivre quoi ! Malheureusement, cette promesse d’un numérique qui inclut est entravée...

Les différents types de déficiences

Pour créer des services numériques accessibles, il est tout d’abord nécessaire de comprendre ce que les déficiences empêchent de percevoir ou de réaliser, et de connaître les technologies d’assistance utilisées par les personnes pour surmonter leurs handicaps. Il est ainsi plus facile de comprendre comment rendre accessibles nos outils numériques. Même s’il faut garder à l’esprit que chaque personne est unique et ne se limite pas à sa déficience.

Les déficiences visuelles

La cécité

Les personnes atteintes de cécité peuvent être aveugles ou avoir une acuité visuelle extrêmement faible. Elles sont 36 millions, soit 0,5 % de la population mondiale. Mais ce chiffre pourrait tripler d’ici à 2050 en raison de la croissance démographique et du vieillissement de la population. En France, ces personnes utilisent pour la plupart des ordinateurs et des smartphones. Elles bénéficient de deux types d’équipements permettant de pallier leur déficience : d’une part, les lecteurs d’écrans leur permettent d’entendre ce qu’elles ne peuvent pas lire sur l’écran et d’interagir à l’aide de raccourcis-clavier ; et d’autre part, une plage braille, souvent en complément du lecteur d’écran. Une plage braille est un boîtier composé de « picots » qui se lèvent et s’abaissent dynamiquement afin de retransmettre sous forme de caractères en braille les informations d’une ligne de l’écran.

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Un utilisateur manipulant un clavier normal et une plage braille

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Les picots de la plage braille en gros plan

Les déficiences visuelles chez les seniors

Il existe un certain nombre de déficiences visuelles qui touchent les personnes âgées, telles que la cataracte, le glaucome ou la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge). La cataracte entraîne une baisse progressive de la vision des couleurs, de la sensibilité à la lumière et de la netteté de la vision. Le glaucome entraîne un rétrécissement du champ visuel. La DMLA peut entraîner la déformation des images, une baisse de l’acuité visuelle, une tache centrale dans le champ de vision. Ces maladies peuvent évoluer jusqu’à la cécité.

Les personnes âgées sont généralement peu à l’aise avec l’informatique. Il est donc souvent difficile de les assister avec un lecteur d’écran. Les seniors souffrant de ces déficiences ont généralement besoin d’afficher le texte en gros caractères. Il est donc nécessaire que nos outils informatiques le leur permettent. 

Le daltonisme

Le daltonisme touche principalement les garçons (8 % de la population masculine contre 0,5 % de la population féminine dans le monde). Un daltonien ne perçoit pas normalement toutes les couleurs en raison de l’absence ou du mauvais fonctionnement d’un type de cônes situés au fond de ses yeux. Selon le type de cônes touchés, ce n’est pas la même couleur qui est mal perçue. Il existe donc différents types de daltonisme (deutéranopie, protanopie, tritanopie…). Le plus souvent, c’est le cône vert qui est touché (75 % des cas de daltonisme), rendant difficile, voire impossible, la distinction entre le rouge et le vert.

Il n’existe pas d’outil d’aide à la consultation...

Les référentiels et la réglementation

Le référentiel au niveau mondial

La référence mondiale pour faire des services numériques accessibles est le WCAG (Web Content Accessibility Guidelines, https://www.w3.org/WAI/standards-guidelines/wcag/), produit par le W3C (World Wide Web Consortium, https://www.w3.org). La version 2.0 a été normalisée en tant qu’ISO 40500. La version au moment de l’écriture de ce livre est la 2.2. Néanmoins, la version 3 est déjà proposée en brouillon, mais elle ne remplacera pas ni ne dépréciera le WCAG 2 avant plusieurs années. Dans ce document, il est précisé que, même si les recommandations couvrent un large périmètre de déficiences, elles ne sont pas en mesure de rendre accessibles tous les types de contenus, quelle que soit la déficience ou la combinaison d’incapacités de la personne.

Les recommandations sont classées suivant quatre grands principes pour rendre le Web accessible :

  • perceptible

  • manipulable

  • compréhensible

  • robuste

Un niveau de conformité est associé à chaque recommandation. Il ne faut pas voir ces niveaux comme une échelle de difficulté de mise en œuvre, mais comme le niveau d’accessibilité destiné à un public du plus restreint au plus large :

  • Niveau A : le niveau le plus bas, mais assurant déjà l’accessibilité du site. À ces critères essentiels sont ajoutés les éléments qui peuvent être rapidement implémentés.

  • Niveau AA : le niveau intermédiaire vérifiant, en plus des critères de niveau A, des critères permettant de lever des obstacles à l’accessibilité du service numérique. Le site web est plus facilement accessible.

  • Niveau AAA : le niveau ultime d’accessibilité. L’ensemble des critères de niveau AAA ne sont pas pertinents ou réalistes dans toutes les situations. Ils sont parfois destinés à une cible très spécifique. Le WCAG indique donc qu’il n’est pas toujours souhaitable et réaliste de viser ce niveau d’accessibilité.

Le cadre réglementaire dans l’Union européenne

En 2016, la Commission européenne a voté une directive, transposée depuis dans les lois des pays membres, imposant aux services numériques du secteur public de respecter l’ensemble des critères de niveau A et AA du WCAG. Ce référentiel étant spécifique au Web, les exigences d’accessibilité ont été généralisées à l’ensemble des produits et services numériques et consignées dans la norme EN 301 549 (https://accessibilite.numerique.gouv.fr/doc/fr_301549v020102p.pdf).

En 2019, la directive relative aux produits et aux services est venue élargir les services soumis à cette obligation d’accessibilité. Notez que les microentreprises sont exemptées de cette obligation. Voici ces services :

  • livre numérique

  • commerce électronique

  • services bancaires

  • médias

  • transports

  • services de téléphonie

À partir de juin 2025, tout nouveau contenu devra...

La performance

Lorsque vous demandez à quelqu’un de parler du développement durable, le côté écologique et le côté social sont souvent évoqués, mais il est plus rare que l’aspect économique soit abordé. Le développement durable ne s’oppose pas à une économie florissante, mais s’assure que ce développement économique n’est pas au détriment des générations actuelles et futures. Il est nécessaire que chaque personne puisse vivre du fruit de son travail et en faire vivre sa famille. Il est donc nécessaire de continuer à développer des solutions informatiques performantes et utiles en prenant garde de ne pas hypothéquer l’avenir de nos enfants. Dans le cas de la conception d’un site internet, cela devra se traduire par un site utile, performant et bien référencé pour permettre sa viabilité.

Le numérique responsable

Le numérique responsable est donc l’application des principes du développement durable à notre monde informatique. Les entreprises sont incitées à prendre ce virage, en particulier en mettant en place une politique de responsabilité sociale des entreprises (RSE). Cela les engage à prendre leurs décisions en tenant compte des aspects sociaux, éthiques, économiques et environnementaux. La norme ISO 26 000 regroupe les pratiques sociétales, éthiques et de gouvernance, sous forme de lignes directrices à appliquer. Cette norme n’est pas certifiable. L’éthique est l’une des facettes de ce numérique responsable. Cela se traduit, en plus du besoin d’accessibilité, par la saine et respectueuse gestion des données personnelles, par une égalité de traitement entre chaque être humain (quels que soient son genre, sa couleur de peau, sa religion…), par un refus des techniques de captation de l’attention ou d’addiction…

L’institut du numérique responsable (https://institutnr.org) œuvre pour sensibiliser les acteurs et les utilisateurs de l’informatique aux conséquences de leurs actes. Sur son site, est proposée une formation gratuite au numérique responsable sous forme de MOOC (Massive Open Online Course). Il est disponible...