Les domaines de l’intelligence artificielle
Introduction
Contrairement à ce qui était envisagé dans les œuvres de fiction comme HAL9000 dans 2001 : L’Odyssée de l’espace, l’intelligence artificielle ne peut pas être vue comme une entité unique faisant tout. Au contraire, l’intelligence artificielle a été découpée en plusieurs domaines et sous-domaines donnant lieu, pour chacun d’entre eux, à des recherches spécifiques, des solutions diverses et à des applications différentes - chacun de ces domaines et sous-domaines répondant à des problématiques circonstanciées.
Neuf domaines sont considérés aujourd’hui comme les fondations de l’intelligence artificielle. Ces domaines vont être brièvement décrits dans ce chapitre, en s’attardant sur ceux qui intéressent spécifiquement le domaine du droit. On y trouve : le test de Turing, la vision artificielle, la robotique, la connaissance, la planification automatique et l’ordonnancement, le langage naturel, l’apprentissage, le raisonnement automatisé, et la prise de décision.
Les domaines
1. Le test de Turing
Le test de Turing a été inventé dans les années 1950 par Alan Turing, un mathématicien anglais. C’est une proposition de test d’intelligence artificielle fondé sur la faculté d’une machine à imiter la conversation humaine.
Le principe du test de Turing : un humain, appelé juge, échange par écrit, au travers d’un clavier d’ordinateur, avec un humain et une machine. Les messages peuvent porter sur tous les types de sujets. L’objectif pour le juge est de déterminer qui de ses interlocuteurs est l’humain et qui est la machine. La machine sera considérée comme intelligente si elle est capable de tromper le juge dans au moins la moitié des cas.
Ainsi, ce qu’évalue le test de Turing, c’est l’aptitude ou la capacité pour une machine de reproduire le comportement humain, le simuler. Mais simuler n’est pas être : une machine qui simule l’intelligence humaine, même si elle est intéressante pour certaines tâches, ne peut pas être considérée comme une machine intelligente. Aussi, même si la réussite du test de Turing n’est plus un objectif de recherches en soi, elle fait appel à un nombre d’autres domaines qui, eux, le sont. Parmi ces domaines se trouvent : la connaissance, l’apprentissage automatisé (dont le Deep Learning), la compréhension de la langue naturelle, ainsi que les analyses syntaxiques, sémantiques et comportementales. Ces domaines, ainsi que les techniques et les technologies qui leur sont associées, vont être détaillés par la suite.
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Il est souvent affirmé qu’en juin 2024, « GPT-4 », l’intelligence artificielle développée par Open AI, aurait démontré des capacités compatibles avec le test de Turing. |
Les champs d’application possibles autour de la reproduction du comportement humain sont nombreux et permettent essentiellement de converser ou échanger que l’humain reconnaît et, surtout, qu’il accepte. Pour cela, il est préférable, voire essentiel, que la machine comprenne le contexte et ne se contente pas d’une simulation ou d’une conversation...
En conclusion
Tous les domaines de l’intelligence artificielle sont représentés et utilisés dans le secteur du droit. Leurs champs d’applications sont vastes et variés, de plus en plus nombreux mais, surtout, leur implémentation et leur intégration s’effectuent de plus en plus rapidement. L’impact de ces nouvelles applications est immense et touche, comme nous le verrons, la totalité des acteurs du droit.
L’intégration de l’intelligence artificielle dans le domaine du droit est en pleine expansion, et divers rapports et études mettent en évidence son impact. Voici quelques statistiques et tendances clés concernant l’utilisation de l’IA dans le secteur juridique :
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En 2014, un rapport du cabinet de conseil juridique Jomati Consultant , prédisait que d’ici à 2030, les processeurs d’intelligence artificielle pourraient être capables d’exécuter les tâches accomplies aujourd’hui par de jeunes avocats.
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Selon Wolters Kluwer, qui est une entreprise proposant aux avocats, directions juridiques et autres professionnels du droit des outils de prise de décision basés sur des contenus à forte valeur ajoutée, 73 % des participants estimaient devoir intégrer l’IA générative dans leur travail juridique en 2024.
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Le pressentiment...
Sources et références
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Abdi Aidid, Benjamin Alarie, « The Legal Singularity: How Artificial Intelligence Can Make Law Radically Better », University of Toronto Press, 2023.
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Abirami Vina Alcimed, « Comment l’IA dans le secteur juridique transforme les cabinets d’avocats. », ultralytics, 2024. https://www.ultralytics.com/fr/blog/how-ai-in-the-legal-industry-is-transforming-law-practices
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Alain Bensoussan, « ChatGPT dans le monde du droit - La cobotique juridique », Larcier, 2024.
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Alexandre Durand, « ChatGPT pour Avocats : Révolutionnez votre Pratique Juridique avec l’IA », Auto, 2024.
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Arnaud Dumourier, « Les professionnels du droit adoptent l’IA générative, mais doivent se préparer aux exigences ESG », Le Monde du Droit, 2023. https://www.lemondedudroit.fr/publications/248-etudes-et-documents/89964-professionnelsdudroit-adoptent-ia-generative-mais-doivent-se-preparer-aux-exigences-esg.html
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BercyNumérique, « L’IA juridique : une évolution du domaine du droit ? », BercyNumérique, 2024. https://www.bercynumerique.finances.gouv.fr/lia-juridique-une-evolution-du-domaine-du-droit
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Gérard Haas, Stéphane Astier, « Intelligence artificielle - Enjeux éthiques et juridiques », ENI, 2021.
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IBA, « Eleventh...