Les principes directeurs
Prérequis et objectifs
1. Prérequis
Maîtriser le chapitre La terminologie ITIL 4.
Maîtriser les grands principes ITIL 4.
Connaître les composants du système global SVS.
2. Objectifs
À la fin de ce chapitre, vous serez en mesure de :
Comprendre la notion de principe directeur de la démarche ITIL 4.
Connaître les objectifs de ces différents principes directeurs.
Introduction
Dans toutes les entreprises, il existe une culture d’entreprise plus ou moins présente, plus ou moins documentée. Un livret d’accueil, des documents décrivant la méthodologie et les règles en termes de qualité, le schéma directeur même aussi parfois, apportent aux employés cette culture d’entreprise. Dans le monde public, les règles de déontologie du service public donnent également ce cadre de travail.
Pour les entités informatiques, ce sont souvent des documents qui donnent des règles, des cadres aux informaticiens : la méthodologie pour la gestion des projets, les contraintes d’architecture, le référencement pour la fourniture de matériels informatiques ou de progiciels, la politique des mises en production, la gestion des prestataires et des fournisseurs…
Les bonnes pratiques ITIL 4 définissent des principes directeurs qui sont des recommandations, qui permettront de guider les décisions et les choix de l’entreprise et par conséquent de l’entité informatique associée, en toutes circonstances. Ces principes sont un peu génériques, mais il est important de les mettre en avant, car il s’agit avant tout de bon sens. Il est toujours important de rappeler le bon sens, car trop souvent dans les entreprises, on le perd au profit de l’intérêt...
La valeur
Premier principe, se focaliser toujours sur la valeur fournie aux parties prenantes. C’est-à-dire, que toute organisation (individu ou équipe) doit connaître la valeur fournie par toute activité qu’elle réalise, que ce soit une valeur perçue directement ou indirectement, et qui sont les parties prenantes qui vont en bénéficier.
Par exemple pour un nouveau service, on doit se poser les questions suivantes :
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Pourquoi le client va-t-il utiliser ce service ?
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Comment ce service va-t-il l’aider ?
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Comment ce service va-t-il lui permettre d’atteindre ses objectifs ?
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Quel est le coût financier pour le client ?
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Quels sont les risques pour le client ?
Ce principe sous-tend un autre principe : éviter les activités qui ne servent à rien, comme les rapports que personne n’étudie ou dont personne ne tient compte, des collectes d’indicateurs qui ne sont pas exploités…
La mise en œuvre de ce principe directeur se résume à :
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Connaître la valeur apportée par chaque service et à qui elle bénéficie ;
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Connaître la valeur de chaque activité, que ce soient des activités opérationnelles courantes ou des activités d’amélioration.
L’existant
Deuxième principe, démarrer la mise en œuvre des bonnes pratiques ITIL avec ce qui existe déjà dans l’entreprise ou dans l’entité informatique. Il faut s’appuyer sur l’existant. Il faut conserver ce qui fonctionne bien, qu’il s’agisse de processus, de procédures, d’organisations même si ce n’est pas exactement en ligne avec les bonnes pratiques décrites dans les livres. Il faut profiter de l’existant pour éventuellement le modifier plus tard.
Un conseil d’ITIL 4 : pour définir un nouveau processus ou une nouvelle procédure, ne partez surtout pas de rien, il faut s’appuyer a minima sur une ou plusieurs activités existantes. Sinon, c’est voué au rejet par les personnes et les organisations.
Pour cela, il faut avoir une vue claire et objective de l’existant. Une analyse par un consultant externe est souvent utile, car il ne prendra pas parti et saura mettre en avant les points forts et les points à améliorer, de manière objective.
La mise en œuvre de ce principe directeur se résume à :
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regarder objectivement l’existant (par exemple avec l’appui d’une personne externe à l’organisation) ;
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s’appuyer sur ce qui marche bien pour comprendre le succès et pouvoir le répliquer ;
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faire une analyse...
L’itération
Troisième principe : mettre en œuvre les bonnes pratiques par itérations successives. Il faut s’appuyer sur la méthode donnée par M. Deming, la roue de Deming, pour avancer progressivement : planifier d’abord des activités avec un but atteignable à court terme (trois mois, six mois maximum), réaliser et déployer les actions, vérifier que le but est bien atteint, enfin ajuster si nécessaire certains points (car la réalité n’est pas souvent celle que l’on croit). On a donc les quatre étapes de la roue de Deming : Plan, Do, Check, Act en anglais. Ensuite, on recommence un tour de roue pour s’améliorer.
Ce qui est important, après une itération d’amélioration, c’est de faire le point avec tous les acteurs pour obtenir un retour d’expérience. Impliquer les acteurs dans l’élaboration des objectifs à court terme, des actions à mettre en place est important, mais il ne faut surtout pas négliger la participation aussi au retour d’expérience. Analyser ce qui s’est bien passé, profiter pour valoriser le travail de chacun et identifier les points qui ne se sont pas passés comme prévu est très important pour éviter la répétition des erreurs.
Vouloir déployer un grand nombre...
La collaboration
Ce principe est avant tout du bon sens. Je l’ai déjà évoqué dans le principe précédent. Toutes les décisions, les définitions des objectifs à court et moyen termes, les détails des activités des processus, les revues des procédures, l’écriture des modes opératoires doivent être pris en charge par des représentants des organisations. Le travail en atelier participatif est un gage de réussite. Bien sûr, ce travail doit être encadré par une équipe de pilotage, souvent composée par un membre de la Direction, le gestionnaire des services (M. ou Mme ITIL), et un consultant ITIL (interne ou externe), voire un ou plusieurs experts. Par contre, les ateliers participatifs doivent être bornés dans le temps et dans leurs objectifs pour être efficaces (ne pas tomber dans la réunion pour la réunion). Le partage, la collaboration et la participation des parties prenantes sont un vrai facteur de succès à long terme.
En plus de la participation aux ateliers, les bonnes pratiques ITIL 4 préconisent dans ce principe directeur de communiquer fortement sur la démarche de mise en œuvre, les actions réalisées, les objectifs atteints, les actions en cours, et les objectifs à atteindre. Il s’agit de communiquer, mais aussi de faire...
L’approche holistique
Ce cinquième principe directeur est peut-être le plus délicat à décliner au quotidien. Il s’agit de penser et de travailler avec une approche holistique. Il est déjà important de bien comprendre le mot holistique : holistique vient du grec "holes" qui signifie tout entier. Une approche holistique consiste à appréhender les choses de manière globale, comme un ensemble, et cet ensemble aura plus de valeur que la somme des éléments qui le constituent. Une approche holistique en informatique et bien sûr en gestion de services, veut dire que chaque composant matériel ou logiciel, chaque outil, chaque application, chaque service doit toujours être pensé comme un élément d’un ensemble qui va contribuer à amener globalement de la valeur. Qu’est-ce que cet élément va apporter en termes d’efficacité et d’efficience à l’ensemble ? Comment cet élément va-t-il être utilisé dans cet ensemble ? Comment cet élément va-t-il être maintenu dans cet ensemble ? Comment va-t-il évoluer ?
Une approche holistique amène souvent à réunir toutes les parties prenantes (internes ou externes) pour identifier tous ensemble la valeur du service fourni (en termes de fonctionnalités...
Le pragmatisme
Le sixième principe n’est que du bon sens : faire simple et pratique. Dans tous les cas, utiliser un minimum d’étapes pour atteindre un objectif. Tous les livrables doivent être produits avec des solutions simples et doivent amener une valeur à au moins une partie prenante. Comprendre comment est générée la valeur est primordial. Si un processus, un service, une action, ou un indicateur ne fournit pas de valeur, il faut absolument le supprimer. Il est préférable d’être incomplet au début et d’ajouter progressivement des indicateurs, des actions, des fonctionnalités de services, ou d’autres services uniquement quand cela est nécessaire.
Par contre, il peut y avoir des conflits d’intérêts au sein de l’entreprise, par exemple sur le reporting. La direction réclame souvent des tableaux de bord qui demandent une collecte de nombreux indicateurs, et donc une dépense de temps non négligeable pour des opérationnels. ITIL 4 préconise d’abord d’automatiser au maximum toutes les tâches répétitives et de mettre en avant le ratio charge de travail/valeur fournie pour canaliser les demandes de la Direction.
La mise en œuvre de ce principe directeur se résume à :
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s’assurer que chaque activité fournit de la valeur ;
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la simplicité...
L’optimisation
L’automatisation est le maître mot de ce dernier principe directeur. Automatiser tout ce qui est possible. La technologie devrait aider les organisations sur toutes les tâches répétitives et donc réduire les temps de travail des personnes.
L’automatisation va nous permettre d’optimiser les charges de travail. Pour cela, il faudra comprendre quels sont les axes d’optimisation, se mettre d’accord sur une planification de leur mise en œuvre, et bien sûr les déployer par itérations successives comme l’indique le principe directeur numéro trois.
La mise en œuvre de ce principe directeur se résume à :
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simplifier avant d’optimiser et d’automatiser ;
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définir les indicateurs qui permettront d’apprécier l’optimisation ;
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collecter la base de référence des indicateurs et comparer ensuite après chaque itération d’optimisation.
La gestion des interactions entre les principes directeurs
On l’a vu dans les sections précédentes, ces sept principes directeurs ont des relations entre eux : la valeur ne peut être fournie qu’à partir de l’existant, par itérations successives, avec du travail collaboratif, en ayant une vue globale et en restant simple et pragmatique, ce qui facilitera l’optimisation.
La démarche ITIL 4 préconise donc aux organisations de prendre en compte ces sept principes directeurs et de les décliner dans leurs environnements. Bien sûr, d’autres principes, standards, méthodes… sont aussi à prendre en compte comme cadre de travail : on pense à COBIT, Lean, Agile, DevOps… On doit intégrer tout cela pour en dégager des principes directeurs simples et opérationnels adaptés à l’entreprise.
Validation des acquis : questions/réponses
Si l’état de vos connaissances sur ce chapitre vous semble suffisant, répondez aux questions ci-après.
1. Questions
1 Qu’est-ce qu’un principe directeur ?
2 Combien y a-t-il de principes directeurs dans la démarche ITIL 4 ?
3 Pouvez-vous donner trois des principes directeurs ?
4 Pour identifier la valeur apportée par un service, on doit poser un certain nombre de questions. Pouvez-vous en donner quelques-unes ?
5 Quels sont les maîtres-mots du principe directeur "l’optimisation" ?
6 Quel principe directeur s’appuie sur la méthode de la roue de Deming ?
7 Quels livrables le principe directeur "l’existant" produit-il ?
8 Comment les principes directeurs doivent-ils être déclinés dans l’entreprise ?
9 De quel principe directeur la promotion fait-elle partie intégrante ?
10 La définition des principes directeurs d’une entreprise NE doit PAS s’appuyer sur les principes directeurs des concurrents. Pourquoi ?
2. Résultats
Référez-vous aux pages suivantes pour contrôler vos réponses. Pour chacune de vos bonnes réponses, comptez un point.
Nombre de points : /10
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3. Réponses
1 Qu’est-ce qu’un principe directeur ?...